Dans les règles de l’art

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Un salon comme il en existe seulement en Orient, mais en plein Paris, dans les anciens ateliers de Kenzo, à la Bastille. Retour aux traditions.

« J’ai créé un lieu comme je les aime », lance Greg Texeira, propriétaire des lieux. Ce jeune homme d’affaires de trente-six ans part souvent en vacances en Asie avec ses copains. A Bali, il se faisait souvent masser le soir, après une journée de plage. Devenu grand amateur des massages thaï, il est déçu de ne pas trouver, à son retour à Paris, un centre de massage thaï traditionnel de qualité. C’est alors qu’il décide tout simplement de créer le sien !

A la recherche d’un local commercial dans le but d’en faire un entrepôt, Greg visite l’ancien atelier de Kenzo et tombe amoureux du lieu. « Dès que je l’ai vu, j’ai su d’emblée que c’était ici que j’allais concevoir mon salon », dit-il. Sa rencontre avec Stéphane facilite la concrétisation du projet. Ce dernier s’occupe du centre à l’aide de son épouse thaïlandaise, chef masseuse. « Nous avons réussi à constituer une équipe de masseuses en sélectionnant et en formant les meilleures », précise-t-il. Toutes sont diplômées de l’école du Temple Wat Po, à Bangkok. Récemment, un professeur de l’école thaïlandaise a été recruté afin de continuer à former les douze masseuses, qui seront bientôt au nombre de dix-sept.

Après un an de travaux et plus d’un million d’euros d’investissement – achat des fonds, travaux et coût des masseuses –, La Villa Thaï a été inaugurée, à la grande joie des amateurs de l’un des massages les plus relaxants au monde. Les clients sont accueillis dans un espace de 580 mètres carrés, où vingt-sept larges matelas de massage sont disposés sur des nattes de jonc à même le sol, dans la plus pure tradition thaïlandaise, et surmontés d’un baldaquin en bambou doté de rideaux, « des cloisons éphémères » qui rendent les espaces modulables et permettent d’accueillir les personnes seules, en couple ou en groupe.

« A Paris, l’espace est rare, donc cher. Il est, pour moi, synonyme de liberté et de luxe », affirme Greg Texeira. Architecte de formation, il n’avait aucune envie de créer une atmosphère confinée. Désirant offrir à ses clients une sensation de bien-être et de liberté, il a testé plusieurs salons de massage afin de comprendre ce qu’il devait éliminer : « Souvent, le hall d’entrée est encombré par des statues monumentales, des fontaines et l’on est accueilli par une forte odeur de camphre. Tout cela était inutile dans mon salon, qui se devait d’être reposant. » Adieu, donc, aux miroirs, écrans plasma ou tout objet agressif tels que les horloges, qui rappellent le stress de la ville, et place à la douceur de la lumière. « Je pense que j’ai réussi à faire plaisir quand je vois toutes les personnes qui reviennent. Au bout de six mois, c’est une réussite. Je n’ai jamais monté une affaire comme celle-là », déclare-t-il, enthousiaste.

Et il a raison. Le lieu, au style épuré, est simple et très accueillant. A l’entrée, dans l’espace lounge, trône un magnifique bar italien Bocchini, autour duquel les clients peuvent décompresser et se retrouver pour discuter autour de boissons offertes – thé, café et jus de fruits –, sans limite de consommation. Chaque détail a son importance : les grands arbres à l’entrée, la plage de sable fin qui sépare l’espace massage du reste, les reflets des flammes des bougies sur les murs… Un résultat obtenu grâce à Olivier Guyot, designer de murs. L’effet est si remarquable qu’il est protégé par l’INPI, au même titre que le nom du salon, son concept, la signature de ses massages, son mobilier et l’agencement de ses cabines ! La clientèle qui fréquente l’établissement est composée de 56% de femmes et 44% d’hommes qui ont entre 30 et 45 ans. Les massages pour femmes enceintes et à quatre mains sont particulièrement appréciés.

Pour répondre à la forte demande de nos clients, la Villa Thaï va s’agrandir, avec deux hammams orientaux – équipés de tables de gommage – de 65 mètres carrés chacun. Le solarium est doté de trois cabines de bronzage haute pression Open Sun, de la marque Ergoline . Harnn & Thann, la gamme de produits de soin actuellement utilisée pour effectuer les massages, est d’origine thaïlandaise, mais Greg et son équipe réfléchissent déjà sur les possibilités de créer leur propre marque.

Concernant le développement de La Villa Thaï, Greg Texeira nous confie l’ouverture, l’année prochaine, ou au plus tard début 2011, de trois nouveaux espaces de massage à Paris, dont les lieux sont encore confidentiels. L’objectif est de poursuivre avec des franchises à Athènes et à Cannes.

L’un des critères de fidélité, et non des moindres, revient à la souplesse de son système d’abonnement. Pour seulement 500 euros, l’abonné profitera de dix séances de massages thaï d’une heure chacune. Un abonnement illimité dans le temps et, surtout, ouvert à d’autres personnes à qui le client peut offrir un bon cadeau ou prêter sa carte pour se rendre à la Villa. Alléchant, non ?

A découvrir sur www.lavillathai.com.